L'un des secrets de Fabrice Melquiot est que ses pièces ne se contentent jamais d'un seul sujet. Elles sont totales, presque dans le sens d'une oeuvre d'art totale. Seulement ici cette totalité ne vient pas d'un programme artistique pour faire valoir tous les arts de la scène. Non, elles sont totales dans la mesure où leur écriture ne se laisse pas enfermer dans les limites étroites d'un théâtre supposé réaliste. Elles sont oniriques et leurs personnages empreints d'ingénuité. Pour y arriver Fabrice Melquiot dispose d'un moyen toujours surprenant et pourtant vieux comme la littérature : un style lui permettant, en quelques traits, d'évoquer un univers, un continent où la mort fait partie du cortège de la vie. " N'importe lequel de ces continents est un morceau de moi. Toutes les histoires sont des histoires d'amour, on ne va pas tortiller. "
Suivi de La Dernière Balade de Lucy Jordan