Gianina Cãrbunariu est de cette génération de dramaturges femmes, qui comme Sarah Kane combat pour le sens de l'histoire et le sens de l'Histoire. Comme Edward Bond, elle sait que : "…toutes les révolutions sont inscrites au dos du calendrier"… Et elle ne cesse de tourner et de retourner, ce calendrier. Elle est au cœur de notre recherche et de notre incertitude. Elle pose la question de la fonction et de la forme d’une dramaturgie d’aujourd’hui. Qu’est-ce qu’une fiction écrite ? Qu’est-ce que le réel ? Quels effet les effractions du réel peuvent avoir sur une écriture « figée ». Pourquoi, alors que nous utilisons tous les jours le réel pendant nos répétitions, pourquoi, alors que les acteurs ne font que traverser jour après jour le réel de leur propre expérience, pourquoi, dès que nous commençons le processus de représentation, le réel disparaît pour laisser place à sa grimace… une réalité figée qui le singe, mais qui a perdu toute conscience ? Quel est la part du récit dans notre imaginaire commun ? Quelle est la part de l’image ? C’est quoi une image ? C’est quoi proposer une image ? C’est quoi regarder ? Qu’est-ce que l’on regarde ?