L’histoire entre David, qui travaille pour l’aide au développement suisse et Agathe, son amante rwandaise, est des plus édifiantes : en fait de compréhension il y a de la fascination, à la place de la réflexion s’impose la passion. Le roman, en revanche, essaie de comprendre comment un pays pacifique, la Suisse, et ses coopérants peuvent dépenser des millions pour aider, involontairement, ce qu’on appelle un génocide. Car celui-ci ne surgit pas d’une situation chaotique, il naît d’une organisation bien faite, parmi des gens appliqués qui aiment l’ordre. Pour commettre un crime organisé, il faut un peuple organisé. La critique de notre aide au développement est sévère mais l’auteur sait que la tâche demeure. Sauf qu’elle est plus complexe que nous le pensons.