« Comme bien des protagonistes dans l'œuvre de Samuel Beckett, le personnage est ici en route non pas " pour quelque part, mais tout simplement en route ”. Il va donc, tombant parfois, se relevant, vieillissant, se détériorant, ne cessant d'évoquer le passé " Passé, passé, il y a une place dans mon cœur pour le passé. ” Mais il hait le mouvement, il ne s'arrête pour contempler les choses que si elles sont immobiles, fixes, enracinées. Il ne supporte pas le vol des oiseaux pas plus que jadis il n'avait supporté de voir sa mère gesticuler à la fenêtre. Peut-être l"a-t-il tuée comme il a tué son père, comme il voudrait sans doute se tuer pour que cesse " cette affreuse bougeotte que j’ai toujours eue ”. » Edith Fournier
Publié dans Têtes-Mortes