Dans l’œuvre de Tarjei Vesaas, La barque, le soir, publiée en 1968 et curieusement restée inédite en français est une œuvre fondamentale, crépusculaire. Appelée « roman » par son auteur, il s’agit plutôt d’amples réminiscences poétiques semi-autobiographiques. Il révise les thèmes qui ont accompagné sa vie de créateur : l’effroi face à l’invisible, la condition spirituelle de l’homme, tandis qu’il brosse son propre portrait psychologique, de sa prise de conscience que l’homme est seul jusqu’à l’acceptation finale de la mort. Mais Vesaas n’est pas un auteur abstrait, fidèle à ses origines, il sait rendre présentes les choses les plus essentielles, les plus élémentaires : du pas d’un cheval dans la neige jusqu’aux variations infinies de la lumière.