Le docteur Stockmann, médecin de la station thermale d’une petite ville, découvre que l’eau des bains est polluée par la tannerie locale. Exalté par sa découverte et soucieux de la santé publique, il décide d’en avertir ses concitoyens. Il est d’abord soutenu par tous, mais la perspective de travaux coûteux, d’une longue période de fermeture et d’une publicité désastreuse pour la ville vont le faire passer peu à peu au rang d’ennemi du peuple. Au début de la pièce Stockmann mène une vie lumineuse, joyeuse, il est aimé. À la fin c’est un paria au destin brisé. Pourtant, il ne prend la parole que pour défendre les autres, mais sa soif de vérité, son inébranlable intégrité mettent l’équilibre économique de la ville en danger. Dès lors, c’est lui qui sera sacrifié. Cette tragédie absolue pose, au sein de la démocratie, la question du choix entre divers intérêts, lorsque ceux-ci sont contradictoires. Peut-on tout dire ? Qui en décide ? Les gens sont-ils manipulés ? Pour leur propre bien ou pour l’intérêt de ceux qui les dirigent ?
Publié dans Les douze dernières pièces. Volume 2